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Brésil: Lula fait du ménage dans l’armée

Le président brésilien a limogé le chef des forces terrestres, accusé d’avoir protégé les émeutiers bolsonaristes. À sa place, il a promu un général qui a donné publiquement des gages d’impartialité et de respect du résultat des élections.

Julio Cesar de Arruda ne sera resté que trois semaines à la tête de l’armée de terre brésilienne. Ce général de 64 ans avait accédé au commandement le 30 décembre, au bénéfice de l’âge, promu in extremis par le président sortant d’extrême-droite Jair Bolsonaro. Si son départ était envisagé, son limogeage a pris le Brésil par surprise, soulignait samedi le journal Folha de S. Paulo.

La veille, Lula et son ministre de la Défense, Jose Mucio, avaient rencontré les patrons des armées pour mettre les pendules à l’heure, deux semaines après l’émeute du 8 janvier, qui a fait trembler la République. Des milliers de partisans de Bolsonaro rejetant la victoire de Lula, investi une semaine plus tôt, avaient envahi et saccagé les bâtiments du Congrès, de la Cour suprême et de la Présidence à Brasilia.
Il en a résulté une grave crise de confiance entre le nouveau pouvoir et l’armée, qui a gouverné le pays entre 1964 et 1985 et qui a retrouvé une présence sur la scène politique sous Bolsonaro, lui-même ancien capitaine. Son vice-Président était issu de l’armée et il avait recruté plusieurs ex-généraux dans son gouvernement. Mais pour de plusieurs experts brésiliens dont Eduardo Eleno de l’Institut d’études stratégiques de l’université Fluminense, cité par le média mexicain EtCetera, le culte bolsonariste est plus profondément ancré dans la troupe d’active et chez les réservistes que dans le commandement.
Lula en veut particulièrement au renseignement militaire (et civil), qui n’avait pas alerté le gouvernement en amont, à la police militaire du district fédéral, restée passive face aux manifestants… Ceux-ci n’ont pas eu à forcer la porte du palais présidentiel, elle leur a été ouverte de l’intérieur. Le lendemain de l’attaque, Arruda en personne aurait fait face aux policiers venus arrêter les partisans de Bolsonaro à leur camp de base situé face au quartier général l’état-major, leur disant qu’ils  n’arrêteraient personne ici ».

Lula en veut particulièrement au renseignement militaire (et civil), qui n’avait pas alerté le gouvernement en amont, à la police militaire du district fédéral, restée passive face aux manifestants… Ceux-ci n’ont pas eu à forcer la porte du palais présidentiel, elle leur a été ouverte de l’intérieur. Le lendemain de l’attaque, Arruda en personne aurait fait face aux policiers venus arrêter les partisans de Bolsonaro à leur camp de base situé face au quartier général l’état-major, leur disant qu’ils  n’arrêteraient personne ici ».

Cette obstruction et l’hostilité d’Arruda aux sanctions – Lula a limogé plus de 80 officiers dont l’encadrement de la sécurité présidentielle — ont sans doute scellé son sort. À sa place, le président de gauche a nommé le commandant de la région militaire du Sud-Est, qui englobe l’État poids lourd de Sao Paulo. Le général Tomas Miguel Ribeiro Paiva avait publié quelques jours plus tôt un communiqué d’allégeance très relayé sur les réseaux sociaux. Il y assurait que les forces armées sont une institution de l’État, impartiale et apolitique, qui reconnaît le résultat des élections qu’il plaise ou non et qui sert quiconque est au pouvoir de la même manière.

(AFP)
 

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